Renaturation des cours d’eau, végétalisation des grandes toitures, exploitation des réseaux de chaleur et de froid… Voici quelques-unes des grandes tendances qui devraient être mises en lumière en 2026, avec le resserrement des réglementations et l’achèvement de projets exemplaires en la matière.
La solarisation et la végétalisation des grandes toitures
Le cadre réglementaire se resserre autour des objectifs de la production d’énergies renouvelables (EnR) et de la végétalisation des toitures. La loi Climat et résilience du 22 août 2021 prévoit une obligation d’installer un procédé de production d’EnR ou de végétaliser la toiture de certains bâtiments. À partir de 2026, les ouvrages visés par décret, devront réserver au moins 40 % de la surface de toiture à ces usages, contre seulement 30 % jusqu’en 2025.
Prévenir les risques électriques et de chute de hauteur
La solarisation et la végétalisation des toitures sont des interventions à risque sur plusieurs plans :
– Risque de chutes de hauteur
– Risque de blessures et accidents lors de la manutention
– Risque électrique associé aux modules photovoltaïques et à leur installation
L’analyse du site avant les travaux et la mise en place des protections collectives et individuelles appropriées sont déterminantes pour la sécurité de ces chantiers de travaux.
La ventilation naturelle en phase avec l’urbanisme climatique
L’avenir de la construction en France est profondément lié au climat. Les épisodes pluvieux, de sécheresse, de canicule, de grand froid… tous les événements météorologiques gagnent en intensité avec le changement climatique. Si nos bâtiments résidentiels sont bien armés pour faire face au froid, ils le sont moins pour résister aux chaleurs extrêmes.
Pour les décennies à venir, notre capacité à livrer des maisons passives qui misent sur la ventilation pour éviter la surchauffe en été fera toute la différence, aux côtés des décisions prises sur le plan de l’urbanisme.
De nombreuses communes qui avaient par le passé recouvert les cours d’eau, procèdent à leur réouverture. À Rennes, par exemple, ces travaux seront livrés au cours de l’année 2026. Le retour de l’eau en ville fait partie des solutions de rafraîchissement passif qui devraient se généraliser.
Précautions sur les travaux de percement et d’ouverture
Les risques à prévenir sont ceux liés à l’ouverture d’une structure fermée, stabilisée. Cela vaut pour les travaux publics, mais aussi pour ceux réalisés sur la toiture d’une maison. Il faut anticiper les points d’infiltration, le potentiel affaiblissement de la structure, et, pour les travailleurs, le risque de chute de hauteur ou d’effondrements localisés. Avant toute réouverture, il est recommandé de faire appel à un artisan charpentier pour vérifier la portance des structures.
Le développement des réseaux de chaleur et de froid
Depuis 2023, les collectivités qui ne procèdent pas au classement des réseaux de chaleur ou de froid sur leur territoire se voient imposer un périmètre par défaut au sein duquel le raccordement des bâtiments neufs ou rénovés est obligatoire.
À l’échelle nationale, cette mesure contribue à une plus grande souveraineté sur l’approvisionnement. Le projet Life Heat & Cool pour le développement des réseaux de chaleur et de froid en région Provence-Alpes-Côte d’Azur arrivera à terme en 2026, avec à la clé des perspectives d’actions concrètes à déployer sur tout le territoire.
Implications sur le terrain et pour la sécurité des travaux
Sur le terrain cela se traduit par l’accélération des raccordements des habitations à des réseaux collectifs. Pour les professionnels, ces travaux en milieu urbain supposent la réalisation de tranchées, le pilotage de la coactivité et l’anticipation des difficultés de circulation pour les riverains et les intervenants.
La récupération de la chaleur fatale et la valorisation multi-usages
Des opérations livrables en 2026 devraient encore mettre en lumière le rôle central de la récupération de chaleur fatale dans la décarbonation de l’industrie, du tertiaire et des établissements publics.
Dans la région Grand Est, l’ARS et le conseil régional ont piloté le programme « Hôpital du Futur » intégrant une installation de récupération de chaleur qui devrait être livrée fin 2026. Au centre hospitalier de Charleville-Mézières, ce sont les rejets gazeux de la chaufferie qui sont exploités pour alimenter les besoins en eau chaude.
Dans cet exemple, le système de récupération de la chaleur fatale permet la production de 250 MWh et 50 tonnes de CO2 évitées par an.
Electricité, fluides et qualité de l’air à surveiller
Sur ce type d’opération, il faut identifier les risques liés aux fluides frigorigènes, aux réseaux électriques, mais aussi aux brûlures et aux problématiques de qualité de l’air dans les intérieurs exposés aux zones d’échange.
Une analyse préalable des risques doit permettre d’assurer l’étanchéité des solutions, la compatibilité des matériaux, l’efficacité de la ventilation, sans oublier la protection des intervenants professionnels pendant les travaux.
Toutes ces tendances qui traversent le secteur du bâtiment influencent les décisions prises dans le domaine de l’habitat. Elles confirment la transition vers un parc de logements, moins énergivore, à la fois plus autonome et mieux intégré à son territoire.

